Mon enfant a un diagnostic de trouble du développement de la coordination et je suis perdue dans les différentes prise en charge préconisées. Comment savoir si mon enfant dyspraxique a besoin d’ergothérapie ou de psychomotricité ? Quelle différence il y a t-il entre un ergothérapeute et un psychomotricien ? Quelles rééducations choisir en premier si on n’a pas encore le budget ? Dans ce qui suit, tu trouveras un éclairage, pour t’aider à faire un choix. C’est partie !

Quelles différence entre un psychomotricien et un ergothérapeute pour un enfant ?

Pour bien comprendre, voyons dans un premier temps la définition de chaque spécialité :

Un psychomotricien c’est quoi ?

Un psychomotricien est un professionnel de santé paramédical. Il travail sur prescription d’un médecin. Il n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Par contre, il vous faut obligatoirement l’ordonnance d’un médecin pour le consulter. Cependant, les séances de prise en charge ainsi que le bilan, peuvent faire l’objet d’une demande d’AEEH (Allocation d’Education D’Enfant Handicapé) auprès de la M.D.P.H. de votre département. Mais pour se faire, il vous faut avoir fait un certain nombre de bilans et surtout il est bien d’avoir un diagnostic. Si vous voulez connaître le parcours de santé et être aidé pour monter un dossier MDPH sachez que j’ai réalisé un accompagnement à cet effet. Pour découvrir le contenu du programme, il vous suffit de simplement cliquer sur le lien. 😉 Mais revenons à nos moutons, ou plutôt, à notre psychomotricien. Quel va être son champ d’action auprès de votre enfant dyspraxique ?

Comment va t-il aider mon enfant dyspraxique ? Quel est le rôle du psychomotricien ?

Il travail sur le développement psychique, affectif, physiologique et le développement moteur de l’enfant. Il fait le lien entre les deux pour harmoniser le tout.

Plus concrètement, ça veut dire quoi ? Quel est son rôle dans la rééducation d’un enfant avec un trouble du développement de la coordination ? Qui plus ai, avec d’autres troubles associés ?

Son objectif, est d’aider l’enfant sur le plan de sa motricité globale. Plus spécifiquement, il va intervenir sur son équilibre, sa coordination, sa posture et son tonus musculaire. Mais également sur sa motricité fine, par exemple l’écriture. Le psychomotricien agit également sur le schéma corporel. À savoir, la représentation non consciente du corps. C’est le schéma corporel qui nous indique la place de notre corps dans l’espace. Il est important pour permettre d’ajuster automatiquement nos mouvements à notre environnement spatial. Vous comprendrez donc que le travail en rapport avec le schéma corporel est indispensable pour un enfant dyspraxique, souvent qualifié de « maladroit ». La psychomotricité va aider également les enfants mal latéralisés. C’est à dire, ceux qui n’auraient pas encore bien définit leur main dominante. La mémoire peut aussi être rééduquée, ainsi que les troubles du comportement, de l’estime de soi, souvent déficitaire chez l’enfant dyspraxique, etc…

Vous voyer que le psychomotricien a un champs d’action assez large et peut faire des rééducations sur plusieurs niveaux du développement de l’enfant. Ceci dépendra évidement des spécificités à travailler, misent en lumières, au préalable, par le bilan. Car un enfant dyspraxique visuo-spatiale n’aura pas les mêmes compétences à travailler qu’un enfant dyspraxique idéo-moteur même si les deux peuvent se rejoindre. Et les troubles associés peuvent également être très variés, comme les troubles de la mémoire de travail, les troubles des fonctions exécutives , etc…

Un ergothérapeute, c’est quoi ?

Un ergothérapeute est, comme le psychomotricien, un professionnel de santé paramédical. Il travail sur prescription d’un médecin. Il n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Mais peut aussi faire l’objet d’une demande d’AEEH auprès de la MDPH de votre département. Alors comment savoir si mon enfant dyspraxique a besoin d’ergothérapie ou de psychomotricité ? Pour faire un choix, si vous en avez un à faire, voyons maintenant quel est le rôle de l’ergothérapeute pour votre enfant, atteint d’un trouble du développement de la coordination.

Quel est le rôle de l’ergothérapeute auprès de mon enfant dyspraxique ?

Recueillir et analyser les besoins

L’ ergothérapeute va, dans un premier temps, recueillir et analyser les besoins de votre enfant dyspraxique, dans sa vie quotidienne. Quelles sont ses habitudes, ses activités et son mode de vie ? Quelles sont les attentes des adultes par rapports à ses apprentissages et sa classe d’âge ? À t-il des difficultés particulières dans un domaine d’activité qui le gène ou l’empêche de jouer seul ou avec ses copains ? Et à l’école, rencontrent t-il des défis insurmontables qui l’empêche d’entrer dans les apprentissages ? Ce recueil d’informations, plus des tests en situations pour réaliser un bilan normé, vont permettre à l’ergothérapeute de mettre le doigt sur les capacités et incapacités spécifiques de votre enfant dans ses occupations. Et ainsi, connaître les adaptations nécessaires à mettre en place pour favoriser l’autonomie. Il va alors pouvoir proposer un plan d’accompagnement pour l’aider à trouver des stratégies d’amélioration, de compensation ou de contournement.

Aider à améliorer ses capacités

Deux principales approches existent actuellement : les approches bottomup et les approches top-down.

Les premières approches, bottom-up, consistent à s’appuyer sur les habiletés de l’enfant dans le but d’améliorer ses performances dans ses occupations. Elles ciblent le développement des fonctions cognitives, motrices, sensorielles, affectives et/ou sociales perturbées.

Nous y retrouvons, par exemple, la thérapie par l’intégration sensorielle (Ayres, Robbins, & Pediatric Therapy Network, 2005), qui consiste à améliorer l’efficacité du traitement de l’information par le système nerveux pour répondre efficacement et d’une manière adaptée aux stimuli sensoriels du corps et de l’environnement.

L’approche top-down analyse les composantes de l’occupation pour trouver des stratégies permettant à l’enfant sa réussite. Il existe différentes approches comme des interventions de type cognitif et cognitivocomportemental comme l’approche CO-OP19 (Cantin et al., 2017).

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?

Par exemple, pour l’approche Bottom-up, l’ergothérapeute peut proposer des exercices qui vont renforcer l’équilibre ou la force musculaire de l’enfant. Pour des difficultés graphiques, le praticien peut par exemple, passer par des jeux pour améliorer la préhension et la dextérité dans l’utilisation des doigts, des mains etc…Ces habiletés renforcées pourront être ainsi réinvestis dans ses jeux avec ses amis ou dans les apprentissage à l’école.

Pour l’approche Top-down, l’ergothérapeute va par exemple s’attacher à décomposer un geste qui pose problème, pour établir un plan pour viser la réussite de ce dernier. C’est une méthode de résolutions de problème. Comment je peux réaliser le geste pour qu’ils soit fonctionnel pour moi ?

Mettre en place des moyens compensateurs et/ou de contournements

Dans la vie familiale, là ou un enfant dyspraxique rencontre des difficultés pour s’habiller, couper sa viande ou encore faire sa toilettes, l’ergothérapeute pourra préconiser des aides techniques et du matériel facilitateur. Il va l’accompagner dans ses nouveaux apprentissages pour qu’ils deviennent fonctionnels.

Un autre exemple, en ce qui concerne la scolarité, pour un enfant qui aurait d’importants freins au passage à l’écriture, il pourra proposer l’apprentissage de la frappe sur ordinateur. Ceci, pour viser à terme, l’autonomie dans la prise de notes à l’école. Car vous le savez sans doute, ce dernier finit souvent par devenir indispensable à un enfant atteint de T.D.C. Soulageant, dans le même temps, le coût cognitif que lui demande ce geste complexe.

Il peut aussi apprendre à l’enfant à s’organiser, lui donner des clefs pour la gestion de son temps et parfois même préconiser une aide animalière pour compenser les difficultés d’orientations dans l’espace, d’attention, etc…

Il sera amené également à travailler en lien avec l’école pour proposer entre autre, des aménagements pédagogiques.

Vous l’aurez compris, l’ergothérapeute a lui aussi, plusieurs cordes à son arc avec différents champs d’actions. Il agit autant sur l’enfant que sur son environnement ceci dans le but de favoriser son autonomie et de lui redonner confiance en lui et ses capacités motrices.

Comment savoir si mon enfant dyspraxique a besoin d’ergothérapie ou de psychomotricité ?

Maintenant que vous savez quel est le rôle de chacun, vous pouvez désormais faire un choix. Mais comment ?

Après un diagnostic de dyspraxie, si votre médecin ou neuropédiatre vous a préconisé des rééducations dans ces deux spécialités, vous savez désormais pourquoi. Elles sont très complémentaires. Si vous n’avez pas encore de diagnostic et que vous vous demandez si faire un bilan chez les deux spécialistes serait une bonne chose ? Ma réponse est oui. Mais alors, comment faire un choix entre les deux prises en charge, quand on a pas le budget pour assumer les deux ?

Alors psychomotricien ou ergothérapeute ? Mon avis :

Pour la prise en charge de mon fils, j’étais comme vous. N’ayant pas l’argent pour assumer deux devis à 1200 euros chacun, impossible pour moi d’offrir les deux rééducations en même temps, à mon fils. Alors je l’ai inscrit sur les deux listes d’attentes et la première à m’avoir contacté fût la psychomotricienne. C’est ainsi que mon fils a débuté avec cette spécialiste. Et c’est plutôt bien tombé ! Car, diagnostiqué un peu tard à mon goût, son estime de lui était au plus bas. Sa prise en charge globale été ce qu’il lui fallait à ce moment là.

Pourquoi choisir en première prise en charge la psychomotricité ?

Bien sûr, chaque enfant est différent et chaque trouble l’est également, avec une sévérité plus ou moins forte. Mais à mon avis, un enfant pour qui l’on a attendu longtemps pour établir un diagnostic, peut souffrir d’un manque de reconnaissance de ses difficultés. Ce qui a souvent pour conséquence des débuts de dépression ou une très faible estime de lui-même. Et cela se répercute sur son développement globale. L’enfant ne veut plus rien faire et peut même devenir opposant avec des troubles du comportement. C’est le serpent qui se mort la queue.

Alors, je pense que le psychomotricien est le plus indiqué pour une première prise en charge. Un psychologue peut également être un complément dans les cas les plus grave. Ceci dit, si le manque de moyens est vraiment un frein pour vous. Si vous attendez une réponse de la MDPH pour avoir l’Allocation qui vous permettra d’entamer des séances. Mais que vous voyez bien que votre enfant est en souffrance. Que son estime de lui-même est au plus bas et que vous voulez faire quelque chose pour l’aider. Sachez que pour le prix d’une séance chez un psychologue, je vous offre une formation vidéo, créée spécialement pour VOUS et votre enfant. Elle est conçue pour vous donner des moyens précis d’aider votre enfant à prendre confiance en lui, malgré ses troubles et ses difficultés. Si vous souhaitez en savoir plus cliquez sur le lien. 😉

Peut-on faire de la psychomotricité et de l’ergothérapie en même temps ?

Ceci va dépendre des besoins de votre enfant et de ses autres prise en charges (orthophonie, orthoptie, etc…). Sachez qu’il est recommandé 3 heures maximum de rééducations hebdomadaire. Au delà, c’est contre productif pour l’enfant car trop fatiguant. Donc si votre enfant, peut intégrer dans sa semaine la psychomotricité et l’ergothérapeute, ceci peut lui être complémentaire et bénéfique. Si ce n’est pas possible, alors, en accord avec les deux spécialistes, vous pouvez alterner une semaine sur deux, psychomotricité et ergothérapie. Quoi qu’il en soit, et pour faire un choix éclairé, en fonction des spécificités du trouble de votre enfant, il sera bon de lui faire passer les deux bilans.

Le choix du praticien dépends t-il de l’age de l’enfant ?

Ma réponse est non. Ceci dépend encore une fois des besoins de votre enfant. Et les mieux placé pour les définir, ce sont vous et ce que vous attendez et les spécialistes qui les évalueront à l’aide des bilans.

En conclusion :

Comment savoir si mon enfant dyspraxique a besoin d’ergothérapie ou de psychomotricité ? Faites un choix en fonction de l’état psychologique de votre enfant, de la sévérité de son trouble et des bilans des deux praticiens.

Si vous n’avez pas encore de notification MDPH (AEEH : Allocation d’Education d’Enfant Handicapé) pour vous aider à payer les séances, commencez à monter votre dossier, même si vous n’avez pas tous les bilans. Et si ça vous fait peur ou que vous ne savez pas par où commencer, dans la formation « Monter un dossier MDPH en Béton« , je vous livre quel est le parcours de santé, pour avoir tous les documents nécessaires au montage du dossier. Et en complément, je vous montre pas à pas comment remplir les différentes partie du dossier.

En outre, inscrire votre enfant sur listes d’attentes est déjà un premier pas vers la prise en charge. Même si l’on vous dit qu’il va falloir être patient. C’est important de faire cette première démarche, pour le bien être de votre enfant et sa vie futur.

Si cet article vous a aider à prendre une décision, ou si vous avez quelque chose à ajouter par rapport à ce qu’il est dit ici, faites le moi savoir dans les commentaires. Et si vous pensez qu’il peut aider quelqu’un, n’hésitez pas à le partager. 😉

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7 Responses

  1. Bonjour,
    Je trouve votre site très intéressant pour les parents. Bravo pour
    votre investissement.
    J’aurai une remarque concernant votre article Psychmot/ergo
    L’ergothérapeute n’agit pas uniquement sur l’environnement. Il
    définit en effet les habitudes de vie de l’enfant et identifie les
    activités de la vie quotidienne qui posent problème et le niveau de
    participation de l’enfant. Il fixe des objectifs en lien avec les
    activités significatives pour l’enfant. Il accompagne l’enfant pour
    améliorer ses capacités (rééducation) et l’aider à mettre en
    place des compensations afin d’acquérir une autonomie. Nous utilisons
    des méthodes du type CO-OP en rééducation.

    Vous pouvez aller voir les info graphie de Romain genet
    ergothérapeute pour avoir une idée plus claire.
    https://ergotherapeute-gard-ardeche.business.site/#gallery

    merci
    bel été
    Sophie JALADE

      1. Bonjour,

        Tout d’abord merci pour cette article, il doit aider bien des familles ! L’apport de la sensori-motricité fait également partie du champ de compétences des psychomotriciens ! Il n’est pas réservé aux ergothérapeute et je dirais même que le fondement de la pratique psychomotrice se base sur les théories sensori-motrices de Bullinger !
        Merci à vous et bonne continuation à tous !

  2. Bonjour, il y aurait des modifications à apporter, notamment pour ergothérapeute, il manque la partie rééducation sensorimotrice. Par exemple je mets peu en place d’ordinateurs, si la gêne est sensorimotrice. L’ordinateur est assez réducteur même si le début de la présentation est bien. L’action est d’abord sur l’enfant puis sur l’environnement. Merci à vous

    1. Bonjour, Merci beaucoup pour votre commentaire qui vient compléter l’article. Je le voulais succin pour plus de clarté et de simplicité mais je me rends compte qu’il mériterait d’être plus détaillé. Je vais tacher de remédier à cela. 😉

  3. Bonjour,

    Le docteur Mazeau recommande de ne pas s’interroger en terme d’âge ni de classe mais en fonction de la situation de l’enfant et des perspectives. ( cf : le livre l’enfant dyspraxique et les apprentissages)

    C’est pas le plus courant mais dans des
    Cas de Dyspraxies sévères cumulant les différentes formes notamment ( moteur/ visio spatial/ constructif ) nous savons que certaines personnes n’écriront jamais ou en tout cas pas de manière fonctionnelle. Pour certain enfant introduire le PC en CE2 c’est déjà très tard.

    Nous concernant notre fille est sur Pc depuis le CP. Au départ officieusement avec l’accord de l’école. Puis grâce à un PPS. Elle avait déjà eu beaucoup de rééducation
    pour l’écriture avec peu d’évolution. En fait l’entrée dans l’écrit au cp sans PC aurait été impossible. ( elle lisait)

    Nous avions anticipé à la maison et testé des choses. L’ergothérapeute y a réfléchi aussi.

    Lors de l’attribution du PPS je me suis rapproché du service académique qui attribue le matériel et j’ai discuté avec la personne en charge du dossier. Notre ergothérapeute ne savait pas que c’était possible. Mais j’ai pu avec la personne du service choisir un matériel adapté à Diane qui a été spécialement mis en commande. Nous n’avons donc pas le matériel habituellement attribué. Le délai a été un peu plus long. Mais grâce à cela Diane a un Pc tactile hybride ( le clavier se retire). Il voyage entre l’école et la maison. Elle l’utilise avec un trackball (pas de souris, difficulté de manipulation) et un clavier ergonomique. ( que nous avons en double école/ maison).

    J’ai conscience que toute les académies n’auront pas cette souplesse selon comment est géré le budget pour ces attributions mais il me semble important d’informer les parents que parfois c’est possible!

    Introduire le PC en tout début de primaire permet aussi à l’enfant d’avoir du temps pour gagner en vitesse de frappe. Diane travaille le clavier avec l’ergothérapeute. Mais finalement en classe là où elle était
    débutante au clavier, ses camarades
    au tout début l’était aussi dans l’écriture.

    1. Bonjour Virginie,
      Merci pour votre témoignage.
      Je vois souvent des critiques négatives concernant l’attribution du matériel par les académies,
      notamment en terme de temps d’attribution. D’où la nécessité de ne pas attendre pour faire le dossier MDPH,
      qui permet d’avoir cette attribution.
      En tous cas chapeau à la votre qui a su prendre en compte votre demande.
      Ceci montre qu’avec du dialogue et de la détermination, et un peu de patience, on peut arriver à beaucoup et que rien n’est impossible.
      De quelle académie dépendez-vous ?

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