N’avez vous jamais entendu que les devoirs écrits étaient interdits ? Pourtant votre enfant continu de ramener chaque jours des exercices à la maison n’est-ce pas ? Mais alors, les enseignants ignoreraient-ils tous la loi ? Pourquoi continuent-ils de donner des taches écrites ? Pourquoi, les devoirs écrits sont délètaires pour les enfants atteints de troubles dys? Quelles sont les conséquences de cette pratique qui peut sembler partir d’un bon sentiment ?
Les devoirs à la maison interdits ? Que dit la loi….
Le 29 décembre1956, une circulaire ministérielle émise en France déclame qu’« aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe ». Mais on parle de quelle niveau de classe ? Cette circulaire, connue sous le nom de circulaire n° 56-1061, suggère qu’aucun devoir ne doit être donné aux élèves de cours élémentaire (primaire).
Seulement, depuis, cette loi a été abrogée par une nouvelle circulaire : celle du 6 septembre 1994. Ce texte, qui proposait alors d’aménager des études dirigées sur le temps scolaire, a lui-même été remplacé par la circulaire n° 2009-185 du 7 décembre 2009.
Un an plus tôt, en 2008, un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale proposait de « définir clairement les notions de devoirs, de travail écrit et d’approfondissement du travail de classe ». Puis, le 8 juillet 2013, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République permettait de « rendre effective l’interdiction formelle des devoirs écrits à la maison pour les élèves du premier degré ». Source : Journal ouestfrance
Aujourd’hui, sur le site du ministère public, à la question : Peut-on donner à un élève du primaire des devoirs à faire à la maison ? La réponse vérifié le 17 octobre 2023 par la Direction de l’information légale et administrative (Première ministre) est : « Oui. Toutefois, un enseignant ne peut pas donner à ses élèves un travail écrit à faire en dehors de la classe. Les devoirs à faire à la maison peuvent être un travail oral (lecture ou recherche par exemple) ou des leçons à apprendre.«
Pourtant, malgré tout, beaucoup d’enseigants du primaire continus de donner des exercices !
Pourquoi les enseignants continus de donner des devoirs à la maison ?
Il faut bien comprendre que ces lois sont à prendre avec des pincettes et n’ont pas force de loi contraignante. C’est là où le serpent se mord la queue. En d’autres termes, la loi propose des lignes directrices et des recommandations plutôt que des règles strictes et obligatoires. Et donc, les enseignants ont une certaine liberté pédagogique dans la manière dont ils planifient et dispensent leurs cours.
Et c’est là que certains enseignants décident de continuer de donner des exercices à faire à la maison. Les raisons avancées peuvent-être variés. Certains vous diront que c’est un complément important à l’apprentissage en classe. Et que certains sujets ou certaines approches pédagogiques peuvent nécessiter des exercices à la maison pour renforcer la compréhension. Alors que d’autre vont estimer que les devoirs à la maison enseignent des compétences importantes. Ils avancent les arguments de la responsabilité, la gestion du temps et l’autodiscipline.
Toutes ses raisons sont bien sûr louables. Mais pour des élèves sans difficultées d’apprentissages! Pas pour des enfants atteints de troubles dys et/ou TDAH !
Les enseignants peuvent adapter leurs pratiques en fonction des besoins spécifiques de leurs élèves et de la matière enseignée. Mais je pense qu’il faut aller plus loin. Et complétement supprimer les devoirs pour ces enfants. Car ils sont très souvent contre productif !
Pourquoi les Devoirs sont délétères pour les enfants dys et TDAH ?
Il faut bien comprendre que les devoirs présentent des défis particuliers pour les enfants atteints de troubles dys (troubles de la lecture, de l’écriture, trouble de la coordination, etc…) ou du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ici, nous allons voir pourquoi les devoirs écrits sont un problème ? Et quels sont les conséquences délétaires des devoirs écrits à la maison ?
Les enfants sont épuisés
Les enfants avec des troubles de l’apprentissage éprouvent une fatigue mentale accrue lorsqu’ils sont confrontés à des tâches qui nécessitent des efforts supplémentaires pour surmonter leurs difficultés spécifiques. Et lorsqu’ils rentrent d’une journée durant laquelle ils ont déjà dû mobiliser beaucoup d’enregie, ils n’ont plus l’espace nécessaire pour encore faire des exercices qui nécessites une concentration prolongée. Beaucoup de parent remarque l’épuisement de leur enfant au retour de l’école.
En raison des défis liés à leurs troubles, les élèves dyslexiques, dyspraxique, etc… ou atteints de TDAH peuvent mettre plus de temps pour accomplir leurs devoirs que leurs pairs. Cela peut entraîner des heures de travail à domicile excessives, empiétant sur leur temps de loisir et de repos. Ce qui engendre encore plus de fatigue. Les efforts supplémentaires nécessaires pour accomplir les devoirs peuvent entraîner une fatigue générale chez les élèves, affectant leur bien-être physique et mental.
Frustration et stress engendré par les devoirs à la maison
Non seulement, les élèves atteints de troubles dys et/ou TDAH peuvent éprouver des difficultés à comprendre et à effectuer les tâches assignées. Mais encore, ils ont par définition des difficultés significatives avec la lecture et l’écriture. Les devoirs écrits sont donc plus laborieux. Sans parler du fait que les enfants atteints de TDAH ont souvent un temps de mise en route plus long que leur pairs. Ils vont très souvent avoir du mal à « s’y mettre ». Sans compter que se concentrer et rester attentifs pendant de longues périodes est un véritable défit pour eux. Il est donc facile de comprendre que tout ceci complique considérablement l’accomplissement des taches écrites à domicile. Beaucoup de parents relatent le fait que les devoirs sont très longs et prennent beaucoup de temps ! Cela entraîne une frustration accrue et un niveau de stress plus élevé. Et un énorme stress familial.
Et du côté de l’enfant, la pression pour accomplir les devoirs peut déclencher de l’anxiété. Si vous sentez que votre enfant commence à manifester des signes de troubles anxieux, cet article pourra sans doute vous aider à y voir plus clair : « Troubles anxieux et troubles dys : quels rapports ? »
Parlons du stress familial. Les devoirs au sein des familles dans lesquelles les enfants sont atteint de troubles dys et ou TDAH entraîner très souvent beaucoup de stress. On sait aujourd’hui que ces troubles ont une part d’hérédité. Ce qui veut dire que très souvent, les parents eux-même sont atteint de ses troubles. Qu’ils soient diagnostiqués ou non, c’est un fait ! Alors, il est compliqué pour eux aussi de gérer les devoirs. Les parents peuvent se sentir démunis pour aider leurs enfants dans ces tâches difficiles. Ou encore frustrés en essayant d’aider leurs enfants. Sans compter qu’il sont également, eux-aussi, fatigués par leur journée de travail et pas toujours disponibles. Les enfants ressentent alors une forte pression de toute part, scolaire et familiale.
Impact sur l’estime de soi
Les enfants atteints de troubles dys ou TDAH éprouvent des difficultés supplémentaires par rapport à leurs pairs. Et cela a quasiement toujours un impact sur leur estime de soi. Et les difficultés récurrentes avec les devoirs n’arrangent rien. Bien au contraire, les devoirs aggravent ce sentiment d’inefficacité et de frustration. Par ailleurs, un profond sentiment d’échec et d’incapacité peut s’installer, contribuant à une vision négative de l’école et de soi-même. Il peut ressentir alors un sentiment de découragement. Il n’est pas rare qu’un enfant atteint de troubles dys et/ou TDAH associe l’école à des expériences négatives. Le défit devient alors souvent, d’éviter que cela entraîne un manque de motivation et de désintérêt pour les apprentissages, voir pire, un refus d’aller à l’école.
Si vous êtes confrontez à ce problème, il existe un livre qui s’appelle « Mon enfant n’aime pas l’école » qui peut aider votre enfant à reprendre confiance en lui et le réconcilier avec l’école. Vous pouvez aussi aller découvrir DéclicAutonomie : un systeme de renforcement positif créé par mes soin, pour restaurer la confiance en soi de votre enfant.
Besoin de méthodes d’enseignement adaptées
Les enfants avec des troubles dys ou TDAH ont très souvent un lourd manque d’autonomies. Ce qui en résulte un soucis pour engager seules leurs devoirs à la maison. Comme en classe, où ils ont besoin d’AESH ou d’outils informatique, à la maison, ils doivent bénéficier de méthodes d’enseignement et d’approches pédagogiques spécifiques. Seulement les parents ne sont pas enseignants ! Et les devoirs ne prennent pas toujours en compte ces besoins spécifiques.
Le mot de la fin
La question des devoirs à la maison est un sujet de débat dans le domaine de l’éducation. Il existe diverses opinions sur leur efficacité et leur pertinence. Certains éducateurs et chercheurs plaident en faveur de limites strictes. Tandis que d’autres estiment que les devoirs à la maison peuvent avoir des avantages lorsque bien conçus. Vous aurez largement compris mon opinion à ce sujet. Et les parents confrontés à ce problème savent de quoi je parle ! Il faut le vivre pour véritablement prendre la mesure des défits que cela posent.
Bien sûr, il est aussi important de souligner que ces difficultés ne sont pas universels et que chaque enfant est différent. Certains enfants atteints de troubles dys et/ou TDAH peuvent bien gérer les devoirs avec un soutien approprié. Tandis que d’autres peuvent trouver cela extrêmement difficile. Il ne faut alors pas hésiter à avoir une communication ouverte entre les enseignants, les parents et les professionnels de la santé. Les associations de parents d’élève peuvent également vous aider. Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à mettre votre opinion dans les commentaires. 😉