Le 6ème chapitre: « Comment parler pour que vos enfants vous écoutent. »

Ce chapitre aborde la question de comment faire respecter ses propres besoins par son enfant, tout en lui laissant la chance d’agir par lui-même pour accéder à votre demande. Ou quand le problème appartient aux parents (ex.: votre enfant fait du bruit quand vous êtes au téléphone, il pose ses mains sales sur vous alors que vous allez partir au travail, votre enfant se sert d’objets qui vous appartiennent et ne les range pas etc…).

3 solutions:

-essayer de modifier l’attitude de l’enfant en l’influençant

-essayer de modifier l’environnement

-essayer de se modifier soi-même

Dans ce chapitre, l’auteur développe tout d’abord la première solution.

Quand un enfant né, le mode d’emploi n’est pas livré avec. Qui a suivi un enseignement pour apprendre à être parent? Très peu de personnes sans doute. Le seul guide est peut-être l’amour que l’on porte à son enfant mais quand celui-ci nous exaspère, quand on est fatigué, qu’on ne trouve plus la patience…c’est à ce moment-là qu’il faut être le plus vigilant car nos paroles peuvent être dévastatrices pour la construction de son psychisme et l’estime de lui-même. Le Dr Gordon l’explique très bien dans le livre en disant: « L’enfant qui reçoit continuellement des messages qui le déprécient va apprendre à se voir lui-même comme un incapable, un méchant, un vaurien, un paresseux, un insouciant, un étourdi, un imbécile, un ingrat, etc…Voilà la façon dont les parents contribuent, jour après jour, à la destruction de la personnalité de leurs enfants et de l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Comme des gouttes d’eau tombant sur une pierre, graduellement, imperceptiblement, ces messages quotidiens produisent chez eux un effet destructeur.

Les méthodes contre-productives ou autrement dites qui auront des effets néfastes pour votre enfant mais aussi pour vous et votre relation avec votre enfant sont les suivantes:

-Juger, critiquer, blâmer: « Tu es un enfant ingrat, tu es insupportable… »

-Ridiculiser, faire honte: « Et tu te pense intelligent? »

-Interpréter, psychanalyser: « tu cherches seulement à attirer l’attention ».

-Faire la leçon: « ce n’est pas poli d’interrompre quelqu’un, ne fais pas aux autres…etc »

Tous ces messages déprécient l’enfant, mettent en doute son intelligence ou porte un message accusateur.

Aussi, on est tous porter à donner rapidement une solution à son enfant pour régler notre problème dans le but d’avoir enfin « la paix ». En par exemple, donnant des ordres, en conseillant, en menaçant. Les enfants résistes naturellement à ses procédés et peuvent se rebeller. Et à long terme l’enfant va développer une résistance à tout ce que vous lui direz. Aussi en indiquant votre solution à l’enfant vous lui transmettez comme message que vous ne lui faite pas confiance, ou que vous ne le croyez pas assez intelligent pour vous aidez à résoudre votre problème. Ceci indique aussi que vos besoins son plus important que les siens. A titre d’exemple, imaginez que vous recevez des amis et que l’un de vos convives vous coupe régulièrement la parole. Vous n’allez sans doute pas lui dire: « on ne coupe pas la parole, c’est pas poli ». Ou encore, « Arrêtes de me couper la parole sinon tu va sortir de table ».

Alors quel langage adopter?

En premier, et vous l’aurez compris, ne pas donner de solutions à son enfant et lui laisser la chance de poser des actes responsables. Pour se faire, remplacer le message-tu par le message-je.

Exemple: « je ne peux pas me reposer lorsque quelqu’un monte sur mes genoux. Je suis fatigué, je n’ai pas le goût de jouer. Je n’aime pas qu’on me coupe la parole quand je parle car je perds le fil de mon idée. »

Attention le message-je n’est pas une façon d’atténuer ses sentiments (colère ou peur si il y en a) mais bien de faire comprendre ce que l’on ressent à son enfant. Pour que l’enfant comprenne l’impact de son comportement et comment il vous affect.

De cette façon vous indiquez à votre enfant le sentiment que provoque chez vous le comportement inacceptable. Il est plus sain pour la relation entre vous et votre enfant et risque beaucoup moins de provoquer la résistance et la révolte. Le message n’est pas dirigé vers l’enfant pour le juger, lui donner un ordre ou le déprécier mais pour l’influencer dans le but qu’il change de lui-même son comportement. Ainsi les « messages-je » aide l’enfant à se développer et lui apprend à assumer la responsabilité de ses actes.

Aussi et par l’exemple ou par l’effet miroir l’enfant s’exprimera lui aussi par des messages francs et honnêtes à chaque fois qu’il éprouvera un sentiment.

Ce n’est pas toujours évident d’utiliser les « message-je » car c’est exposer ses sentiments et se montrer tel que l’on est. Mais c’est aussi se montrer ouvert et les bénéfices dans notre relation avec l’enfant peuvent en être très grands à court et long terme.

Chapitre 7: L’application du « message-je »

Attention, cette méthode fonctionne! Mais il faut l’appliquer correctement. C’est comme dans un apprentissage, il faut passer par des étapes d’essai, d’erreur et d’ajustement avec son enfant. Alors quelles sont les erreurs fréquentes?

le « messages-tu » déguisé, autrement dit, placer par exemple « je me sens » au début d’une phrase et derrière placer un « message-tu » accusateur ou qui porte un jugement. (il y a de nombreux exemples, dans le livre, de discussion entre enfant et parent pour illustrer ceci.)

-Ne pas avoir peur d’exprimer ses vrais sentiments et pas seulement que les négatifs lorsqu’on confronte un enfant. (voir exemple de mise en situation dans le livre)

-Ne pas atténuer son message car il perd de son impact et compromet les chances de faire changer le comportement de l’enfant.

-Eviter d’émettre des « message-tu » colèriques? Ou apprendre à identifier d’où vient sa colère pour éviter de la décharger sur son enfant.

Quelles sont les trois problèmes que vous pouvez rencontrer avec les « message-je »?

-Les enfants peuvent vous ignorer, ignorer ce que vous ressentez, surtout si c’est la première fois que vous utilisez les « message-je ». Persévérez avec un autre « message-je ». C’est lui dire que vous êtes vraiment sérieux.

-Ils peuvent répondre par un autre « message-je » au lieu de modifier de suite leur comportement. Ils veulent que vous écoutiez leurs propres sentiments. Ceci est le signe que votre message crée un problème à l’enfant et c’est donc le moment d’employer l’écoute active (faire preuve de compréhension et d’acceptation). Lorsque l’enfant se sentira compris, il modifiera son comportement.

-Mais parfois l’enfant refuse de modifier son comportement même après avoir compris l’impact de celui-ci sur son parent. Le docteur Gordon l’appelle une situation de conflit de besoins. 

Nous arrivons à la partie la plus importante du livre. Dans le prochain chapitre et prochain post je développerais comment se comporter dans ces situations de conflits de besoins.

 

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