Maman je ne veux pas aller à l’école ! Quel parent n’a jamais entendu cette phrase ? Derrière cette plainte, qui peut paraître banale, se cache peut-être des troubles anxieux. Qu’est-ce que c’est exactement ? Comment se manifestent-ils ? Et quels rapport les troubles anxieux peuvent-ils avoir avec les troubles « dys » ? Puis surtout, avons nous, en tant que parent, les moyens de les prévenir ou d’y palier ?

Troubles anxieux : Qu’est-ce que c’est ?

À la racine d’un trouble anxieux, se cache toujours un excès de doute. Si votre enfant doute de ces capacités à réussir, il peut développer un trouble anxieux. Sans excès de doute, pas de trouble anxieux. Il faut que son degré d’incertitude soit tel, qu’il va provoquer un envahissement émotionnel. Par exemple, dans une situation où l’enfant se sait être possiblement en échec, il peut préférer ne rien faire plutôt que d’essayer. Il arrive également qu’il se mette à pleurer devant l’insistance de l’adulte. C’est lorsque son discours intérieur joue sur sa confiance en soi. Alors, il est autant ralentit dans l’accomplissement de ses actes, qu’il a des risques d’être complétement paralysé.

Il existe plusieurs types de troubles anxieux plus ou moins handicapants et remarquables suivant leurs degrés d’envahissement.

Les différents types de troubles anxieux :

C’est ainsi qu’un enfant peut développer un phobie scolaire, refuser d’aller à l’école le matin, ou refuser de faire le travail donné en classe ou à la maison.

Pourquoi un enfant « dys » a plus de risque de développer un trouble anxieux ?

À ce stade, je pense que vous avez sans doute compris pourquoi un enfant avec un trouble « dys » à plus de risque de développer un ou plusieurs troubles anxieux. Toutefois, il y a plusieurs raison qui peuvent l’expliquer.

1-Diagnostic et aménagements scolaires tardifs

La première et sans doute la plus évidente est la mise en échec répété de l’enfant. Par exemple, lorsque il n’y a pas encore de diagnostic ou que l’enfant ne bénéficie pas encore d’aménagements scolaires. Prenons un enfant dyslexique. Il a des difficultés à lire, donc à comprendre une consigne et donc logiquement à réussir un exercice. Dans ces conditions, il est logique que sa confiance en soi, soit fortement entamée. Et que, par voie de conséquence, il développe un trouble anxieux. D’autant plus, si les difficultés sont repérées tardivement.

2-TDA/H souvent associé

On sait que plus de 50% des enfants qui présentent des troubles « dys » ont des déficits de l’attention avec ou sans hyperactivité comme troubles associés. Et ils s’accompagnent fréquemment de difficultés psychologiques dont les troubles anxieux et comportementales.

3-des enfants très intelligents

La base de l’intelligence est la capacité à douter, à se poser plein de questions. Les enfants très intelligents ont un questionnement incessant sur tout et tout le temps. Mais lorsque ça tourne mal, ça peut se transformer en trouble anxieux. Les enfants avec un trouble dys, ont souvent des résultats très hétérogènes au test psychométrique. Ils sont très haut dans un domaine et très bas dans un autre. C’est même à ça qu’on les reconnaît. Et l’on sait aujourd’hui que des hauts potentiels sont très fréquemment masqué par ses troubles dys et ou TDA/H qui faussent les donnés. Mais les enfants « dys » et/ou TDA/H sont souvent très intelligent. Et c’est là, qu’est le danger et qu’il faut être particulièrement vigilant aux troubles anxieux.

Comment aider son enfant « dys » qui manifeste des troubles anxieux ?

La première chose à faire pour aider son enfant, est de vérifier un certain nombre de points.

Les points à vérifier pour remédier aux troubles anxieux :

  1. Votre enfant connaît-il son trouble « dys » ? Sait-il pourquoi il a des difficultés dans tel ou tel domaine et quel est le fonctionnement qui engendre ses difficultés ? Mieux connaître son trouble c’est un premier pas vers l’acceptation. Pour se faire, renseignez vous sur le trouble dys de votre enfant, pour le dédramatiser et mettre des mots sur ses difficultés. Souvent cela soulage l’enfant de savoir « enfin », la cause de ses problèmes.
  2. Acceptez-vous vous même sa différence ? Je sais que la question peut-être difficile mais si par exemple, un des deux parent est dans le déni, il est compliqué pour l’enfant de l’accepter lui-même.
  3. Votre enfant sait il que son intelligence est normale ? Car ses enfants ont souvent tendance à se dévaloriser et se croire « bête ».

Adapter au maximum le travail scolaire :

La seconde chose à faire est d’adapter le plus possible les apprentissages. Ceci aura un double effet. Le premier aura l’avantage de soulager cognitivement votre enfant. Il sera donc plus disponible pour exécuter le travail « essentiel ». Et le deuxième effet va être de le rassurer sur ses capacités à réussir. N’oubliez jamais que la motivation vient d’abord du sentiment de compétence.

Pour ce faire, en classe, demandez un PAP au médecin scolaire ou faite un dossier MDPH pour que votre enfant puisse bénéficier d’un PPS. Si votre enfant est en souffrance à l’école, il va s’en dégoûter. Et les troubles anxieux risque de s’aggraver. Adaptez également les devoirs à la maison. Si votre enfant est très fatigable, ne lui en demandé pas trop d’un coup. Faites des pauses régulières. Revoyez aussi vos exigences à la baisse. Un enfant dyspraxique n’a pas à tout écrire et votre enfant dyslexique en primaire n’a pas à passer un demi-heure sur un texte. Faite une lecture à deux voix, par exemple. Bref, vous comprenez l’idée.

Apprenez lui à se détendre avec des techniques de relaxation

Pour se détendre et diminuer les troubles anxieux la méditation de pleine conscience est maintenant reconnue comme étant très efficace. Pour aider votre enfant et suivant l’âge qu’il a, il existe plusieurs ouvrages pour vous accompagner dans cette démarche. Voici une liste non-hexaustive :

Apprendre à son enfant à reconnaître ses émotions

Cette technique simple peut être un premier pas pour aider son enfant à gérer ses différentes anxiétés face à la vie de tous les jours. Lui apprendre que ce sont simplement des signaux sur ces besoins et souhaits les plus profonds, lui permettra ensuite de mieux les gérer. Si votre enfant sait les reconnaître, les nommer, son cerveau pourra alors maturer. Pour cela il existe maintenant une multitude de livres et de jeux comme par exemple : Le Monstre des couleurs, un jeu coopératif autour des émotions accessible dès 4 ans. Ou encore les petits albums « les émotions de Gaston« . Vous connaissez également, sans doute le dessin animé Vice-versa sortie en 2015.

Mais parfois tout cela ne suffit pas et il est nécessaire de se faire aider en consultant un psychologue ou un psychiatre. Et cela s’avère souvent indispensable pour les enfant avec un TDA/H. Car oui, les troubles anxieux peuvent se soigner.

Comment soigner un trouble anxieux ?

Les troubles anxieux se soignent très bien. Mais parfois il faut les prendre à bras le corps et ne pas avoir peur de la médication ou de la thérapie avec un professionnel. Dans l’idéal, allez consulter un psychiatre qui pratique une psychothérapie cognitivo-comportementale et qui prescriera en plus un traitement pharmacologique. Pourquoi ? On sait aujourd’hui que les enfants ayant un TDA/H ont des difficultés au niveau du traitement de l’information émotionnelle. C’est un trouble neurobiologique. Le cerveau libère des neurotransmetteurs, la dopamine et la neurodrénaline, mais ils sont recapturés avant d’avoir atteint la synapse et donc, avant d’avoir pu transmettre leur signale. Le médicament agit sur la disponibilité de la dopamine. Il l’amène au niveau nécessaire pour que la transmission synaptique fonctionne. Cela permet à l’enfant de passer à l’action et de ne pas rester bloqué au stade de l’intention. Aussi, un anti-dépresseur peut s’avérer parfois très utile et ce même pour un enfant.

Conclusion

Maintenant vous aurez compris le rapport qu’il y a entre les troubles anxieux et les troubles « dys ». Et surtout le fait que ces enfants soient plus à risque d’en développer. Aussi, à la question avons nous les moyens en tant que parents, de prévenir ou de palier les troubles anxieux de nos enfants ? La réponse est bien évidemment oui. Même si un trouble anxieux peut paraître anodin de prime abord, il est absolument indispensable de le prendre en compte. Et d’autant plus chez un enfant qui a un trouble « dys » ou TDA/H. Il faut savoir que les troubles anxieux diminuent les capacités de flexibilité mentale, de planification et de traitement de l’information visuelle. Alors vous comprendrez aisément, la nécessité de trouver des solutions pour aider l’enfant. Aussi, un trouble anxieux chez un petit peut facilement, s’il n’est pas soigné, se transformer à l’adolescence, en comportement à risque, en dépression voir pire encore. Alors le traiter le plus tôt possible peut vraiment permettre d’éviter des situations dramatiques.

Dites moi dans les commentaires, si cet article vous a aidé et ce que vous en pensez. Même si vous n’êtes pas d’accord. Si votre enfant « dys » est concerné ou pas ? Et comment vous vous y prenez pour agir avec lui chaque jour ? Vous contribuerez ainsi à enrichir cet article et à aider d’autre parent à y voir plus clair. Merci beaucoup !

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8 réponses

  1. bonjour,
    mon fils aura 20 ans demain
    il est diagnostiqué depuis l’âge de 6 ans , il a aussi un haut potentiel
    il a subi beaucoup de brimades scolaires avant et après le CP
    il a été rapidement pris en charge et a pris des anti dépresseurs un temps à l’âge de 8 ans
    toutes ces béquilles (psychomotricien pédopsy, psychothérapie, orthoptiste, orthophoniste) lui ont permis d’inverser la spirale négative et de pouvoir avoir son bac général
    il est maintenant en BTS et a rechuté récemment
    il est à nouveau sous anti dépresseur
    ce traitement lui permet de voir la vie moins en noir
    Les enfants HP ont une vision noircie du monde, leur grande conscience les rend éponge émotionnelle et ils doutent souvent du bien fondé de la vie
    Les accompagner est une tâche à plein temps , qui déstabilise souvent la famille
    je n’ai pas hésité à être toujours l’avocate de mon fils dans les écoles, collèges , lycée , brocardant haut et fort ses grandes capacités
    j’ai toujours cru en lui , j’espère qu’il aura une vie d’adulte heureuse
    je partage le fonds de votre article
    je voudrai croire que chacun de ces enfants dys ont la même chance et pourtant , leur parcours est tellement tributaire de leur milieu de vie , des rencontres sur leur chemin …
    J’ai lu récemment le livre de Samuel le Bihan « un bonheur que je ne souhaite à personne » , il traduit très bien nos vies de femmes ou d hommes guerriers
    faisons la promotion de cet ouvrage pour que le monde « ordinaire » soit plus attentif à nos chers enfants

    1. Un grand merci pour votre témoignage. En effet, le milieu familial, le soutien des proches est primordiale. Il faut avoir les épaules solides, mais en tant que parent, maman, c’est une évidence de se battre pour son enfant. Bravo pour votre courage et votre ténacité. Mon fils n’a que 10 ans, mais étant multi-« dys » et avec TDA, je vois vraiment la nécessité du suivi Psychologique et de notre soutient auprès de son entourage. Nous avons bien conscience que le chemin sera long et semé d’embuches, mais on grandit avec lui et avec tout ce que ses différences nous apportent en enrichissement.
      Je n’ai pas lu le livre de Samuel le Bihan, que je ne connaissait pas, mais je l’ajoute à ma liste. Merci pour la découverte.
      Très bonne continuation à vous et à votre fils.

  2. Mon fils de 13 ans n accepte pas sa différence il ne veut pas être aidé pour être comme les autres du coup c est très compliqué et évidemment il déteste l école.. ?

    1. Merci beaucoup pour votre partage d’expérience avec votre fils. Il est en pleine adolescence, donc je me doute que pour lui et pour vous, ça ne doit pas être simple. C’est jamais facile d’accepter sa différence surtout à cet âge où l’enfant à besoin de se sentir appartenir à un groupe. Soutenez le, le plus possible dans ses choix.

  3. Mon fils de 10 ans est dyspraxique visio spatial sévère, reconnu par la mdph.il est très angoissé et a depuis tout petit développé des stereotypies qui me permettent aujourd hui de mesurer rapidement son niveau de stress.
    Nous utilisons tous les livres donnés dans ce très bon article.
    En plus dernièrement, nous avons trouvé le roman 35 kilos d’espoir d anna gavalda et ne sous une bonne étoile d’Amelie Valognes qui retracent des parcours d enfants différents et donnent de l espoir. Je crois que ça fait du bien a mon fils de savoir que ses différences ne sont pas toujours qu » un Pépin mais que ça peut devenir une pépite.. je ne trouve tellement formidable, intelligent et drôle. Et surtout , depuis toujours l education nationale est de notre cote avec des enseignants au top du top qui prennent vraiment le relais.
    Mon fils n a plus d avs pour le moment. L instit a dit simplement, pas grave je prend le relais en attendant. Et ça c est chouette car a la maison je sais ce qui ce passe mais a l’ecole , on ne maîtrise pas! Merci pour votre article
    Ah oui si vous avez une idée pour le pipi au lit ,je prends, ! Meme si je sais que ça fait parti du trouble d anxiété, c c’est un peu relou! Bonne journée

    1. Merci infiniment pour votre témoignage et merci pour le partage de livres. Je ne les connaissais, je les ajoute donc à ma liste. J’aime beaucoup votre formule, du pépin qui peut aussi être une pépite. C’est vrai ! Et je pense que c’est important d’accompagner nos enfants « différents » à s’en rendre compte. Pour ma part, nous avons aussi la chance d’avoir des enseignants bienveillants et avertis, ça aide ! Je n’ai pas vraiment d’astuces, pour le pipi au lit, si ce n’est de ne jamais gronder votre enfant pour ça, de ne pas le culpabiliser et de surtout dédramatiser la situation. Peut-être aussi vérifier auprès d’un médecin, si ce n’est pas un problème physiologique de type immaturité de la vessie ou hormonale. C’est vrai que l’anxiété doit y être pour beaucoup. Suit-il une psychothérapie ? Cela pourrait sans doute l’aider également.

  4. Joli résumé de la vie d un enfant DYS : il déteste l école et cultive le culte de l’échec. Une fois diagnostiqué vient le temps du déni puis de l acceptation. Il peut ensuite en jouer et se réfugier derrière sa DYS pour ne plus faire ou excuser tout et n importe quoi.
    Oui ils ont besoin d aide extérieure. Oui, les parents doivent etre accompagnés pour comprendre le fonctionnement de leurs enfants afin de les accompagner au mieux. Et oui, ç est un travail à plein temps pour les parents.
    L école n est malheureusement pas toujours au rendez-vous. Le mien a été diagnostiqué dyslexique en 6e… A priori graceca sa capacité à compenser ! Maternelle et primaire ont été un vrai cauchemar. Il était étiqueté comme un « chouinou » à qui il ne fallait rien dire, rendait des copies blanches, et zéro écoute au bout. Il ne voulait plus aller à l école. Psychomotricité mise en place en CE2 jusqu en septembre de cette année, soit env 5 ans, il est en 4e dans un collègue ou la bienveillance est le mot d ordre. Il commence à se réconcilier avec l école, mais rien n est acquis. C est long, difficile, parfois décourageant, énergivore, mais chaque petite réussite fait chaud au coeur. L objectif étant son épanouissement et le développement de la confiance en lui.
    Ne lâchez rien, tenez éloigné de vous et de vos enfants toutes les personnes négatives et valorisez la moindre réussite. Dites à vos enfants combien vous les aimez, combien ils sont intelligents, aidez les a prendre conscience de leurs qualités et de leur mode de fonctionnement atypique, pas du tout fait pour notre société et encore moins notre système scolaire figé sur un moule dans lequel on veut les forcer à renter et dans lequel ils ne peuvent loger.

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