Votre enfant diagnostiqué avec un TDA/H ou un trouble « Dys » bénéficie d’aménagements scolaires ? Ordinateur portable, aide humaine, mais il refuse en bloc les solutions proposées en classe. Faut-il l’écouter ou continuer à adapter le travail scolaire malgré tout ? Le P.P.S. ou le P.A.P. sont ils toujours utiles ? Au contraire, les aménagements scolaires peuvent-ils être carrément délétères pour certains enfants au fonctionnement particulier ? Et si oui, en quoi exactement ? Découvrez ici, le contraire de tout ce que vous avez toujours entendus jusqu’à présent.

Faut-il écouter un enfant qui ne veut pas de ses aménagements scolaires ?

À quoi servent les aménagements scolaires ?

Les aménagements scolaires sont mis en place pour aider l’enfant en situation de handicap. Ils sont utiles pour compenser le trouble et sont personnalisés en fonction des difficultés de l’enfant. Par exemple, un enfant avec un Trouble du Développement de la Coordination peut avoir des freins au niveau de la motricité fine. Le geste de l’écriture est laborieux et inefficace malgré l’entraînement. Et comme un trouble n’est rarement seul, la dysgraphie et la dysorthographie viennent généralement s’y associer. Ces enfants ont, par conséquent, très souvent besoin de passer à l’apprentissage de l’ordinateur. Ils vont apprendre la dactylographie et compenser avec des logiciels de dictée vocale et correcteurs d’orthographe, pour ne citer qu’eux. À terme, l’enfant n’utilisera plus que l’ordinateur pour remplacer livres et cahiers. Mais quand un enfant en difficultés refuse soit l’apprentissage de l’outil ou soit, son utilisation en classe, que faire ?

Mon enfant refuse d’utiliser son pc en classe, que faire ?

Il faut alors aller chercher quels sont les blocages de l’enfant. Ceci vaut également pour un enfant qui refuse l’assistance de son AESH, ou pour celui qui s’oppose au temps aménagé pour les évaluations. Car l’enfant agit certainement pour éviter une douleur interne. Et pour dénicher ce qui coince, il faut arriver à faire parler son enfant. Alors, à la question devons nous écouter un enfant qui refuse ses aménagements scolaires, la réponse est OUI. Car de surcroît, il y a obligatoirement un besoin qui se cache derrière ce refus.

Mais l’écouter ne veut pas dire, aller systématiquement dans son sens. L’écouter veut d’abord dire, comprendre. Ce qui peut ne pas être chose aisé, si pour une raison ou une autre, vous avez des difficultés à communiquer avec lui. Ainsi, pour aboutir à une discussion constructive avec un enfant, vous pouvez utiliser plusieurs méthodes.

La première est l’écoute active.

Il faut savoir qu’essayer de contrôler un enfant avec des punitions, des menaces, ou des interdictions fonctionnent pendant un temps, mais pas à long terme. De plus, avec certains enfants, comme ceux avec un TDAH, ces techniques éducatives peuvent être des renforçateurs de comportements agressifs, entres autres. Ceci étant dit, revenons à nos moutons ?.

L’écoute active est utile pour bien interpréter le message de l’enfant. Cette technique sert à vérifier la justesse de votre interprétation en communiquant votre pensée, ce que vous avez compris du message que vous envoie votre enfant. En lui posant des questions et en reformulant ses mots, vous allez pouvoir accéder à son ressentis, ses émotions et la nature de ses besoins. Ce n’est ni une évaluation, une opinion ou un conseil. En fait, l’écoute active va encourager votre enfant à se livrer et peut être même à se libérer d’un poids. Pour plus de détails sur la méthode, je vous invite chaudement à lire le livre du Dr Thomas Gordon, « Parents efficaces ». Psychologue américain, il fut le premier à concevoir et enseigner aux parents, des techniques de communication et de résolution de conflits.

La seconde est de comprendre le besoin sous jacent

Lorsque vous avez compris quel est le besoin de votre enfant, alors vous pouvez mettre en place des actions. Car Chaque comportement, sous tend un besoin sous jacent. Pour cela, vous devez connaître quel est son comportement en classe lorsqu’il refuse ses aménagements. Est-ce qu’il se montre très résistant voir agressif ou est-ce qu’il est blessant ou provoquant ? Au contraire, adopte t-il un comportement de découragement, est-il abattu ?

J’avais lu un tableau que j’avais trouvé très bien fait sur les différents comportements avec les besoins correspondants et les réponses à y apporter. Je me permets de vous le mettre en lien ici. Je suis sûr qu’il peut ainsi, être utile à beaucoup de monde. Prenons par exemple le cas où votre enfant se montre agressif. Son besoin sous jacent peut être un besoin d’autonomie, de liberté, de pouvoir personnel. Dans ces cas là, on comprend mieux pourquoi l’enfant rejette son AESH. Il est alors possible de trouver des solutions appropriés, pour dénouer la situation. Et pourquoi pas, pour trouver des compromis. Si l’enfant se sent compris, alors il sera normalement, plus à même à être coopérant.

Vous aurez donc compris qu’il est préférable de trouver des solutions avec votre enfant, qui soient bien sûr non coercitives. Mais parfois, il arrive qu’on s’aperçoive, en fin de compte, qu’aucun arrangements n’est vraiment possibles et favorables à l’enfant.

les aménagements scolaires peuvent-ils être délétères pour un enfant atteint d’un TDA/H ?

Dans certain cas, comme dans celui des enfants avec un TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) les aménagements scolaires peuvent être néfastes pour leur estime d’eux même et leur motivation scolaire. Pour bien comprendre, voyons quel est la nature du trouble.

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est une anomalie neurobiologique. Notre cerveau sécrète des neurotransmetteurs, qui servent à faire la connexion entre les neurones. Dans le TDAH, les neurotransmetteurs en causes sont la dopamine, l’hormone du plaisir et la noradrénaline, responsable notamment et entre autre de la vigilance. Ces différents composées chimiques sont bien produits par les neurones, mais sont mal acheminés. Il en résulte que les enfants atteints vont avoir une propension plus élevé que leur pair à souffrir dans les situations où ils n’ont pas de plaisir et/ou ils ont du stress. Ils ont un défaut d’inhibition, ils sont impulsifs, soit incapables de s’empêcher de regarder par la fenêtre, de penser à autre chose, en situation ou encore une fois, il n’y a pas de plaisir et/ou il y du stress. Leur niveau attentionnel peut être aussi bien extrêmement focalisé comme très dispersé. Ce qui engendre généralement une incapacité à se concentrer et donc à apprendre et retenir. Bref ! Une étude dont voici le lien, a montré que dans le cas de ces enfants avec un TDAH, les aménagements n’avaient aucune preuve scientifique de résultat positif. Si ce n’est à l’exception de la lecture à haute voix.

Préserver l’estime de soi de son enfant

Le vécu des aménagements scolaires peut être très difficile pour un enfant. Et peut même, parfois, être pire que les bénéfices qu’ils sont censés apporter. On sait que la grande majorité des enfants atteints d’un trouble du développement ont une confiance en eux en dessous de zéro, alors pourquoi en rajouter ? Il faut savoir que lorsqu’un enfant refuse de travailler en classe ou se bloque littéralement sur un exercice ou pour passer au tableau, c’est très souvent pour préserver son estime de soi. L’inclusion, c’est aussi respecter l’enfant. Et peut-être que parfois, les aménagements scolaires ne sont pas la solutions. Peut-être que ce n’est pas ce qui convient à votre enfant ?

Pour faire une parenthèse, si vous pensez que votre enfant à besoin de construire une forte estime de soi et de reprendre confiance en ses capacités, j’ai créée une formation « DéclicAutonomie » qui pourra vous aider à accompagner votre enfant vers cet objectif. Ce peut-être la solution, pour que votre enfant soit plus serein dans ses apprentissages malgré son handicap.

Conclusion

En définitive, si votre enfant refuse les aménagements scolaires, pensées spécialement pour lui, c’est peut-être qu’ils ne lui conviennent tout simplement pas. Dans un premier temps, cherchez à comprendre qu’est-ce qui le bloc, sans jugements et sans contraintes. Vous pourrez alors l’aider en fonction de ses besoins en réajustant les aménagements ou en les supprimant. Garder en tête, que si elles peuvent grandement aider, compenser et améliorer le travail et les résultats scolaires, ce n’est pas toujours la meilleure des solutions pour certains enfants. Pire, elles peuvent parfois même, être néfastes pour l’autonomie et la construction de l’estime de soi.

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3 réponses

  1. Personnellement, je pense que les enfants ont souvent peur d’être pointés du doigt comme étant différents. Dans notre cas, la psychologue est venue en classe pour expliquer aux enfants pourquoi nos enfants devaient bénéficier d’un outil de compensation. Dans notre famille, c’est l’IPad qui est utilisé.
    Nous avons aussi collaboré avec l’association Cœur à Corps. Ils ont accompagné notre famille dans la connaissance de l’outil en nous proposant, pour commencer, une formation parent/enfant puis nos enfants ont fait un stage dactylo. L’association est allée plusieurs fois en classe pour soutenir nos enfants dans leurs premiers pas avec l’outil et pour montrer aux enseignants toutes les potentialités de l’outil. Les enseignants ne doivent pas être formés à l’outil. L’enfant va commencer par faire ses devoirs à la maison et on introduit l’IPad en classe une fois qu’il commence à bien le maîtriser. Et franchement, quand on prend le temps d’accompagner son enfant comme nous l’avons fait, les choses se mettent en place très facilement et l’évolution des enfants est remarquable tant sur le plan des apprentissages que sur le plan du développement personnel.

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