favoriser la réussite d'un enfant dyslexique en primaire

Votre enfant est entrée en ce2 et l’on vient de lui diagnostiquer une dyslexie ? Alors, vous vous demandez sans doute comment obtenir des aménagements scolaires ? Et quels moyens de compensations ou de remédiation sont efficaces pour favoriser la réussite d’un enfant dyslexique en primaire ? Comment l’aider dans ses apprentissages et notamment en lecture ? Dans cet article, nous allons voir pourquoi il est absolument nécessaire d’adapter les apprentissages à un enfant dyslexique. Et comment le faire pour favoriser sa réussite en classe élémentaire.

Quelques prérequis à connaître sur la dyslexie

La dyslexie fait partie des troubles du neuro-développement. C’est un trouble spécifique des apprentissages. Il est spécifique car il est ciblé. Le cerveau traite différentes informations de façon localisé, comme le langage, les gestes, les lettres, les calculs, etc… Dans le cas d’une dyslexie, on remarque que l’enfant a une intelligence normale mais la partie du cerveau qui traite l’information concernée dysfonctionne. C’est pourquoi, dans les troubles « Dys », on parle d’anomalie de fonctionnement dans le traitement de l’information. Le cerveau d’un enfant dyslexique traite mal l’information écrite. En conséquence, dans 99 % des cas, elle se couple également à une dysorthographie. Aussi, des problèmes visuo-attentionnels peuvent être associés. La dyslexie est sans doute le trouble dys le plus connu et le plus étudié par les chercheurs. Elle toucherait un enfant par classe.

Comment se traduit la dyslexie ?

Dans un premier temps, elle se traduit par des difficultés dans l’apprentissage de la lecture. L’enfant n’automatise pas l’association phonème/graphème, c’est à dire les sons avec les groupes de lettres écrits associés. Il ne saisie pas non-plus les mots dans leur globalité. Alors, il en découle qu’il n’automatise pas la lecture. Il s’en suit, qu’il reste pendant très longtemps au stade de déchiffrage. L’enfant est donc mécaniquement dans l’incapacité de comprendre ce qu’il lit. Alors, par voie de conséquence, ce sont tous les apprentissages qui peuvent être impactés. Vous l’aurez compris, ce n’est pas un problème dans la méthode d’apprentissage de la lecture (syllabique, globale ou mixte). Mais bien un trouble durable que l’enfant a dès la naissance.

Quels sont les premiers repérages qui mènent au diagnostic ?

Pour repérer une dyslexie en classe ou à la maison, vous pouvez lui faire passer un test de fluence. Il s’agit de faire lire à l’enfant, un texte étalonné pendant une minute. Plus précisément, il va permettre de calculer le MCLM soit le nombre de Mots Correctement Lus à la Minute. Pour en savoir plus vous pouvez aussi aller lire cet article que j’avais écrit il y a quelque mois sur les Difficultés en lecture : comment detecter un trouble des apprentissages ? Vous avez également la possibilité de retrouver l’ensemble des tests en fonction de sa classe d’âge sur cognisciences.com. Ceci dit, ces tests ne peuvent servir que de première alerte. Il faut savoir qu’un diagnostic ne peut être posé avant la fin du CE2. Ceci, car il faut 18 mois à 2 ans de retard, à partir du moment où l’enfant est entré dans l’apprentissage de la lecture.

Dans les cas les plus sévère, vous pouvez toujours prendre les devant en CE1 pour réaliser un bilan Orthophonique auprès d’un(e) spécialiste. Et entamer une rééducation. Peut-être s’agit-il seulement d’un retard ? Si le « retard » ne se comble pas avec la rééducation, en fin de CE2, un test psychométrique, le WISC-V est préconisé pour établir un diagnostic. Car une dyslexie est en dehors de toute déficience intellectuelle. Ce test évalue l’intelligence globale. Si votre enfant à une dyslexie, les résultats devraient être très hétérogènes. Pour ce faire, il est bien de se rapprocher d’un centre de référence ou un neuropédiatre.

Quelles sont les étapes à suivre après un diagnostic de dyslexie ?

Même si le diagnostic n’est pas posé. Si vous avez uniquement un bilan de symptômes, comme celui de l’Orthophoniste, sachez que votre enfant peut quand même bénéficier d’aménagements scolaires. Celui prévu pour cela est le PAP, le Plan de Scolarisation Personnalisé. Ci-dessous, vous trouverez un tableau que j’ai réalisé, des quatre Plans de Scolarisations existants, pour des Aménagements Pédagogiques possibles et leur mise en oeuvre.

Une fois le bilan Orthophonique établi et les difficultés avérées, que faire ? Si vous avez de la chance, votre Orthophoniste vous aura proposé un créneau en dehors du temps scolaire. Sinon, votre enfant devra attendre la validation du PAP pour avoir le droit de sortir pendant la classe. À qui faut-il s’adresser ?

C’est l’étape suivante : Vous devez contacter le médecin scolaire. En tant que Médecin de l’éducation national, il est chargé de donné son avis sur la mise en place du PAP. En clair, c’est lui qui le valide ou non.

Puis, le chef de l’établissement où est scolarisé l’enfant réuni une équipe éducative composé de lui-même, de l’enseignant de l’enfant, du médecin scolaire et de la famille. Cette équipe éducative sert à élaborer le Plan d’Accompagnement Personnalisé de l’enfant (PAP).

À quoi sert un Plan d’Accompagnement Personnalisé ?

Le PAP va permettre de définir des aménagements pédagogiques spécifiques propre aux difficultés de l’enfant. C’est ainsi qu’il pourra compenser son trouble et accéder aux apprentissages. Le PAP est conçu comme un outil de suivi, pour favoriser la réussite scolaire. Aussi, comme évoqué précédemment, il va servir de document officiel pour que l’enfant ai le droit de sortir sur le temps scolaire pour se rendre à ses différentes rééducations, s’il en a.

Vous pouvez télécharger le document normalisé sur le site eduscol.fr.

Pour consulter le Bulletin officiel sur le PAP c’est sur éducation.gouv.fr.

Pourquoi est-ce important d’adapter pour favoriser la réussite d’un enfant dyslexique ?

Il va s’en dire qu’un enfant dyslexique qui n’a pas d’aménagements scolaires peut très vite se retrouver en échec. Son fonctionnement étant différent, ses canaux d’apprentissages le sont également. Il faut donc lui permettre de se saisir des informations par le canal qui fonctionne chez lui. Aussi, un élève qui n’est pas repéré va se croire « nul ». Il va perdre toute confiance en sa capacité à apprendre, à réussir. Et petit à petit va se dégoûter des apprentissages. Il est indéniable que les impacts du trouble sur la construction de l’image de soi sont extrêmement délétères. Il se peut également qu’il développe une phobie scolaire, ou de l’anxiété. Toutes ses raisons montrent qu’il est très important que l’enfant soit diagnostiqué. Lorsque des mots sont posés sur ses « freins » et que l’enfant se sent compris, c’est déjà un grand pas en avant pour sa santé mentale, et aussi, pour lui permettre de dépasser ses difficultés. Il est évident qu’un enfant qui sait qu’il faut être intelligent pour avoir un trouble Dys, peut se construire avec plus de confiance et de motivation.

Comment aider concrètement un enfant dyslexique ?

Si vous voulez aider un enfant dyslexique, il faut valoriser ses points forts, tout en adoptant une logique de contournement et de compensation. Il est bien d’adapter. Le but étant d’éviter le déficit d’apprentissage et une justesse dans l’évaluation de ses connaissances. Pour ce faire, il faut bien comprendre qu’un enfant dyslexique a soit une perception visuelle défaillante, soit une perception auditive médiocre. Les acuités sont bonnes mais la perception est défaillante. Dans le cas d’une mauvaise perception visuelle, c’est un problème d’oculomotricité. Pour être efficace lors de la lecture, par exemple, les yeux doivent effectuer un certain nombre de mouvements, que l’on appel saccades, fixations et convergences. Tout d’abord, les yeux se positionnent sur les mots et ensuite effectuent la mise au point. Ces mouvements doivent être bien synchronisés entre les deux yeux pour que le mot tombe sur la fovéa de chaque œil et permettent ainsi au cerveau de fusionner les deux images en une seule. Les yeux d’un dyslexique convergent et divergent difficilement. Il en résulte une lecture lente et fatigante.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, à la suite d’un bilan Orthophonique, qu’on vous conseillera d’aller consulter un Orthoptiste pour un bilan et une rééducation.

Quelles types de dyslexie, pour quelles compensations ?

Comment adapter pour favoriser la compréhension ?

Pour lever le coût cognitif du décodage lorsque l’objectif pédagogique est la compréhension, il faut :

En conclusion

Il est absolument nécessaire d’adapter les apprentissages pour favoriser la réussite d’un enfant dyslexique. Pour cela, il faut avoir pris connaissance du bilan orthophonique. À ce moment là, on peut s’appuyer sur ce qui fonctionne chez l’enfant en fonction de la dyslexie dont il est atteint. Il faut donc, lui donner les compensations dont il a besoin pour alléger le coût cognitif. Bien expliciter les consignes. Et tester avec eux, ce qui fonctionne le mieux (schémas, carte mentale…).

Si vous pensez que cet article peut-être utile à quelqu’un, surtout partagez le sur les réseau sociaux. Vous aiderez sans doute à soulager un enfant pas encore décelé, en souffrance.

Si vous avez des questions ou des suggestions, n’hésitez pas à laisser un commentaire.

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